Joyeux Noël et Bonne année!
Noël, c’est la paix, le petit Jésus, l’amour entre les peuples, les sourires émerveillés des enfants devant les vitrines, les pères noëls et le sapin, mais c’est surtout : Les cadeaux ! Direction : la FNAC. Elle est assiégée par les bobos et leur Houellebecq, par de pauvres âmes désespérées de ne rien comprendre à la liste de noël de leurs enfants, et demandant dans un mélange de crainte et de honte : « Excusez moi, où sont les mangas (coup d’œil au papier) kirouzabgdjvjhfghf ? », et par de pauvres enfants, ne comprenant rien non plus au demande de leur parents : « excusez moi, je cherche un DVD live avec Chopin ». Une fois qu’on a fait la queue indescriptible avec nos idées cadeaux catastrophiques parce qu’on s’y ai pris super tard (genre le 24 au matin), on sort au bord de l’asphyxie physique et mentale, et on se rend compte qu’il faut recommencer pour avoir la pochette FNAC et le petit autocollant père noël. On rampe jusqu’au stand, on fait une tentative de mesure approfondie du nombre d’heure à tenir, et finalement, coincé entre une famille de 5 enfants, dont au moins trois sur les cinq pleurent et un monsieur d’un certain age prenant un plaisir sournois à vous coller au train, on opte pour un emballage original et écolo : le papier journal. Alors qu’on tente d’esquiver le petit dernier de la grande et belle famille qui tente de se moucher dans votre manteau, on coule vers la sortie, elle aussi embouteillée, assumant avec dignité les derniers regards pervers du vieux-qui-vous-collait. On monte dans l’ascenseur avec les 15 autres personnes qui ont eu la même idée que vous au même moment, et le visage aplati contre le miroir on baragouine un « 3éme sous sol » à celui qui est, lui, écrasé contre le bloc de chiffre devant et qui a déjà un étage tatoué sur une joue. L’ascenseur descend allégrement (vu la charge) les étages, et le « front de libération de l’ascenseur » formé en vitesse avec ses compagnons d’infortune, empêche sauvagement d’autres personnes de monter quitte à coincer des pieds et des doigts. On se déverse ensuite en flots ruisselants dans le 3 éme sous sol, ravi de respirer l’air du parking souterrain (toujours plus frais que celui de l’ascenseur). Et, c’est alors qu’on s’apercoit qu’ on ne sais plus où est la voiture. Clé en main, on appuie violemment sur le bouton d’ouverture des portes, pour faire clignoter le véhicule, et après 15 tentatives, et 3 tours de parking à pied, on se souvient enfin du numéro qu’on avez pourtant répété une dizaine de fois : 2éme sous sol, grand B, zone rouge numéro 33 bis. C’etait si facile ! On prend donc l’escalier puant (tout mais plus l’ascenseur !) et on retourne à sa voiture, qu’on retrouve bien evidemment grande ouverte à force d’avoir appuyé sur la clé… C’est au moment où on tente desesperement de faire rentrer le vase du magasin de déco, superbement emballé avec au moins 3 cartons et 20métres carrés de papier rouge et jaune froissés, dans la voiture, que le téléphone sonne. Alors, en tenant d’une main le vase, les clés de la voiture entre les dents, le pied droit bloquant les autres sacs, et le pied gauche vrillant dangereusement sous le poids du « suuuuupeeerbe » vase, on fouille dans le sac à main, sentant le téléphone vibrer mais sans le trouver, parce qu’il est dans sa poche. On décroche enfin, et on explique à l’interlocuteur dans un langage préhistorique à cause des clés dans la bouche qu’on ne peut pas parler mais qu’on l’écoute. Le correspondant, fasciné d’être tombé en pleine guerre du feu avec un téléphone, explique alors que c’est pas la peine de prendre le DVD de Star Wars parce que la cousine du cousin germain de la soeur du destinataire du cadeau lui a passé et que ce petit merdeux l’a gravé. C’est la, que plein d’une rage baveuse, vous crachez les clés dans le coffre de la voiture et injuriait le pauvre type au téléphone (ce que la pudeur ne me permet pas de relatez ici) en postillonant sur le paquet cadeau du vase (qui en plus du papier rouge et jaune, avait du papier transparent, qu’il faudra pas oublier de nettoyer avant d’offrir). Après avoir raccroché, on range les derniers paquets, et on ne daigne pas se retourner pour regarder l’attroupement qui s’est crée autour de vous et qui vous observe etrangement…
Une fois dans la voiture, il faut encore, trouver une caisse automatique, le ticket perdu au fin fond du sac, et la carte bleue perdue tout court. Après avoir un peu maladroitement « reorienté professionellement » la maman d’un monsieur qui essaie de vous doubler dans la queue, on paye et on peut enfin arriver à l’air libre. Et c’est à ce moment qu’on pense que le jour de l’an arrive à grand pas, et qu’on achète en passant un magazine de l’immobilier pour chercher une bergerie dans le Larzac de toute urgence ! Et qui sait, si on trouve rien, ben, le journal pourra toujours servir d’emballage au DVD du petit pirate informatique, qu’on s’est juré de dénoncer à Sarkozy à la moindre réflexion du genre « ah, mais je l’ai déjà… » Joyeux noël et bonne année !